Cinq jours de vacances à Barcelone, à quatre mois du grand départ !

Sur la route du retour pour la France, la tête posée sur la vitre tremblante du bus qui m’emmène de Barcelone à Toulouse, je regarde défiler les habitations de la capitale Catalane. Je viens d’y passer cinq jours de vacances. Cinq jours d’une rare intensité, rythmés par les longues promenades dans les ruelles de la vielle ville, les heures passées sur les immenses plages ensoleillées, le métro et sa chaleur moite, les incroyables moments de partage autour des repas et des jeux de l’auberge de jeunesse, et bien sûr les folles soirées de la nuit barcelonaise. Un magnifique séjour qui s’achève, dont chaque kilomètre parcouru dans ce bus m’éloigne un peu plus.

La plage de Sitges, quelques kilomètres au sud de Barcelone.

Nostalgie

À cet instant je me sens comme gagné par une forme de nostalgie. Ce goût amer qui vous tapisse la bouche et vous vide un peu le cœur quand vous quittez un lieu et des personnes qui vous ont marqué. Ce sentiment est bien sûr lié à l’idée que, dans leur grande majorité, je ne les reverrai jamais, ces gens. Mes quelques expériences récentes de voyage  m’ont permis de mesurer cela. Mais aujourd’hui, après tant d’échanges, de rires, de cours de Français informels donnés à ceux qui ont entrepris d’apprendre notre langue, de découverte de l’autre, de son pays, de sa vie, de ses envies, après tant de moments de partage tout simplement, j’accepte mal l’idée que ces liens tissés ne puissent pas perdurer. 

Pensif

Keep in touch

Là vous vous dites, à juste titre, qu’il ne tient qu’à moi d’entretenir ce lien.  De faire en sorte de conserver le contact. D’autant que les moyens qui le permettent sont désormais nombreux. Et, pour certains, nous avons pu échanger nos comptes Facebook ou Instagram bien sûr. Mais, malgré tout, c’est un peu plus complexe que cela. J’ai d’ailleurs vécu ce matin, au réveil, un bel exemple de ce que j’essaye d’exprimer. À peine les yeux ouverts, la tête encore un peu embuée par le sommeil qui ne m’a pas encore complètement quitté, je me souviens que la jeune fille si cool avec laquelle j’ai discuté hier soir est celle qui occupe le lit juste au dessus de moi. Je quitte l’auberge dans une demi heure, il est un peu tard, elle est déjà levée. Mince ! Qu’importe, je me décide à lui laisser un petit mot gentil et mes coordonnées, et pourrai au moins me satisfaire d’avoir fait ce qu’il fallait pour garder le contact. Quelques instants de réflexion pour choisir les bons mots – en anglais bien sûr donc ça me demande un peu de temps – et je me lève en quête d’un papier et d’un stylo. Son lit est vide, je le savais, mais son casier l’est aussi, et ses affaires ont disparu. Elle est partie ! 

Inutile d’essayer de la retrouver dans le dédale du métro Barcelonais 🙂

À cœur ouvert

De cette jeune fille je ne garderai donc qu’un prénom, une nationalité et quelques anecdotes, et c’est déjà beaucoup, vraiment. De tous les gens croisés je garderai beaucoup de choses car l’enrichissement que représente le fait de discuter avec des personnes de toutes les nationalités est absolument énorme… mais je repars sans eux. Comme si mon cœur s’était vidé aussi vite qu’il ne s’était empli de tout ce que chacun d’eux m’avait apporté. Certaines rencontres sont éphémères, je commence à l’accepter. C’est un peu difficile mais finalement ne sont-elles pas plus belles ainsi ?