❤️ Magnifique anecdote aujourd’hui
📅 11/01/20, 14h30 heure locale
📍 Mérida, Centre-ville

Comme presque tous les jours je me balade, mon appareil à la main, profitant cette fois de ce samedi après-midi très animé pour shooter tout ce qui attire mon attention. Sur un trottoir, j’aperçois une file immense d’habitants, alignés les uns à côté des autres. Ils semblent attendre leur bus…
La rue est bondée, les couleurs multiples, et je décide de m’arrêter pour figer ce moment. Je prends quelques secondes, peut-être une minute, m’y reprends à trois ou quatre fois, me déplace légèrement, et lorsque j’ai enfin le cliché qui me convient, je jette un œil derrière moi pour vérifier que je peux reprendre mon chemin, sans gêner personne. À peine retourné, je tombe nez un nez avec un Mexicain dont l’âge doit avoisiner les 70 ans. Il est petit, porte la moustache, un polo jaune du plus bel effet, une canne et un joli chapeau tout rond. Il me regarde, et me lance une phrase en Espagnol dont je ne comprends pas un traitre mot. Il lit ma profonde détresse dans mes yeux interrogateurs, et reformule doucement, accompagnant ses mots de quelques gestes. Je comprends qu’il est amusé de me voir gesticuler, cherchant le meilleur angle pour prendre ma photo. Nous poursuivons la conversation et je lui explique que mon espagnol est très mauvais, et que je suis en train de chercher à m’améliorer. Après quelques échanges très approximatifs, son sourire immense accroché au visage, il me regarde et me lance sa main droite, m’incitant à tendre la mienne pour taper dedans, enchaîne en envoyant son poing vers le mien, et ponctue ce moment par cette phrase magnifique et simple dont je comprends le sens immédiatement : « El turista no es tù, ni yo ».
Voilà pourquoi je voyage. Voilà pourquoi j’aime rencontrer des gens. À cet instant dans ma petite tête j’étais le seul européen dans cette rue bondée du centre de Mérida. Grâce à cet homme à cet instant j’étais en fait juste quelqu’un, ni plus ni moins.