Depuis le début de mon projet, j’ai décidé d’essayer de me laisser guider par l’authenticité. Partager, montrer, raconter tout ce que je vis de magique – et depuis le début j’en ai vécu plus que je ne le mérite – mais aussi et surtout ne pas oublier les moins bons moments. Une manière de donner une véritable valeur à tout ce que je fais, et surtout à tout ce que je vous dis. Alors voilà, Il y a quelques jours j’ai quitté Valladolid, et vous aurez compris que j’ai vraiment été marqué par cette ville. Et puis me voilà parti pour Mérida. Nouvelle énergie, nouvelle auberge, et surtout l’impression que pour la première fois de mon voyage le rythme se ralenti. Fini la course aux paysages incroyables de l’Islande, assis dans mon 4×4, véritable compagnon d’aventure. Fini la frénésie New Yorkaise, ce rythme fou qui s’agrippe à vous et ne vous laisse pas le temps de réfléchir.

Seul

Et puis il y a aussi, bien sûr, toutes ces rencontres magnifiques. Ces gens que je laisse derrière moi, ces gens qui pour certains ont tellement d’importance pour moi. Je savais que je serai en difficulté avec cette idée de devoir les quitter. J’avais d’ailleurs écrit à ce sujet quelques semaines avant mon départ. Mais il y a deux jours je me retrouve à Mérida, seul, nostalgique. Ondrej, tu es déjà si loin, et si tu étais là tu m’emmènerais avec toi pour une aventure unique et un peu effrayante dont toi seul à le secret. Aurélie, Frédérike, si vous étiez là nous serions juste en train de marcher, de parler, de danser, de rigoler sans plus se poser de question que de profiter. Florencia si tu étais là on se baladerait, on flânerait, on parlerait et on rigolerait de notre mauvais anglais. Mes potes si vous étiez là on serait juste en train de boire une bière, se racontant des conneries, et en faisant le simple constat qu’on a la chance de s’avoir et d’être là. Mais non. À ce moment là, je suis seul, et rattrapé par quelques doutes. 

Bascule

Et puis… il faut croire que les choses doivent être écrites…
Je suis posé dans un hamac, je termine quelques petits travaux pour le boulot, et puis mon ordi n’a plus de batterie. Je m’installe dans mon lit pour pouvoir le brancher et terminer, les écouteurs posés sur les oreilles. C’est le moment que choisit mon voisin du dessus – référence aux lits superposés – pour entrer dans la chambre. Il s’adresse à moi, les écouteurs m’empêchent de bien discerner ce qu’il me dit mais je crois deviner un « salut ». Je lui réponds, il me dit m’avoir vu porter le maillot de Lens et en avoir déduit que j’étais Français. Je savais que ce maillot était un partenaire indispensable qui ouvrirait des discussions. Je ne m’étais pas trompé. 

Mathieu.

Générosité

Mathieu est Breton, et il est surtout sympa, souriant, on se met à discuter. Mathieu, c’est ce mec qui porte les tongs, le short en lin, la chemise col mao, les cheveux mi longs un peu désorganisés, la barbe de quelques jours, et qui porte surtout une incroyable énergie positive qu’il vous transmet inconsciemment. Une générosité naturelle, qui m’a tout de suite rendu un peu de l’énergie que, de mon côté, j’avais depuis quelques heures un peu égarée. À peine une heure plus tard nous sommes au restaurant, profitant des spécialités culinaires Yucatèques. Le lendemain dès huit heure, prêts pour partir découvrir la magnifique cité Maya d’Uxmal. Une visite magnifique et enrichissante, que je suis très heureux d’avoir pu partager…

Uxmal, et nous.

Merci

Mathieu devait ce soir prendre le bus direction Valladolid. Il le prendra demain. Notre journée, riche de découverte et d’échanges, s’achèvera autour de quelques bières au bord de la piscine, et d’une assiette de pâtes un peu douteuses, mais finalement très acceptables. 
Merci Mathieu ! Aujourd’hui je suis seul, devant mon ordinateur, ressemblant à s’y méprendre à mon « moi d’il y a deux soirs ». Grâce à toi je suis pourtant complètement différent. Aujourd’hui je suis heureux d’être là, heureux d’écrire ces lignes, heureux de poursuivre cette incroyable aventure, et c’est grâce à toi.